Les jeunes parlent de leur plongée dans une alternative
Jonathan
30 ans, de Belgique
Inscrit pour 3 mois en Chantier Solidaire, Jonathan affirme n’avoir jamais eu de doutes sur son choix : « Je ne me suis jamais ennuyé alors que c’était ma première crainte. C’est du fait de la diversité des activités, de la palette de projets et de la richesse des rencontres ». Il d’écrit de nouvelles expériences vécues notamment au niveau des engagements. Un été si riche, qu’il a créé et anime une page facebook dédiée à tous les jeunes de l’été. Ainsi, il prolonge le Chantier Solidaire cuvée 2013. Quelques mois après le retour au pays, Jonathan s’estime différent d’avant mais son évolution est en cours. « Dans mon quotidien, j’ai envie de réagir mais je ne sais pas comment. Je manque d’outils. A ce stade, j’ai dans l’esprit de revenir pour trouver une voie dans laquelle je puisse me reconnaître. » Il a déjà programmé son séjour pour l’été 2014. « J’ai encore plein de questions. Ces interrogations ne me font pas peur. Bien au contraire, elles me permettront d’évoluer ».
Sarah
18 ans, d’Indre et Loire (France)
Venue dans la continuité de sa maman qui avait vécu les camps de jeunes du temps de l’abbé Pierre, Sarah a commencé l’été à Emmaüs Niort avant d’arriver à Lescar-Pau. De la première expérience, elle retient une ambiance hors du temps, très reposante. De la seconde, une dynamique excitante, une rencontre avec des gens qui n’ont pas peur de s’engager. « J’avais des attentes. J’ai eu des réponses ». Alors, de retour à la maison, elle s’est promise de revenir. Aux vacances de la Toussaint, pour 3 jours, elle a fait escale. En venant hors Chantier Solidaire, Sarah a une attente supplémentaire. Elle vit le fonctionnement réel du Village Emmaüs Lescar-Pau permettant une plus grande proximité avec les compagnons. « Ma démarche m’aide à ouvrir les yeux sur la société. Je la vis comme une étape d’un parcours initiatique. Elle me donne confiance en moi et m’apporte une certaine ouverture ».
Marion
18 ans, de Loire-Atlantique (France)
A son premier passage, cet été, Marion était avec un groupe de scouts. Elle est revenue une seconde fois à la fin de l’été, seule. Puis une troisième fois, début novembre. Entre l’accueil et l’ambiance, Marion s’est plu. L’esprit d’ouverture des habitants l’a séduite. Elle s’est attachée à eux. Dans un contexte qu’elle qualifie de « familial », associé à une dynamique, elle se sent motivée, car, elle n’a surtout pas envie de ne rien faire de sa vie. Quand on lui parle d’engagement, elle réagit instantanément : « Ca m’a totalement parlé ! J’adhère à l’esprit politique qui se dégage ici. »
Morgan
22 ans, des Pyrénées-Atlantiques (France)
Alors qu’il rendait visite à des copains de promo en stage d’été dans le cadre des Chantiers Solidaire, Morgan est resté. « Je ne faisais rien de mes vacances. J’ai choisi une occupation intelligente ». Il ne se sentait pas à son aise dans sa vie d’étudiant : « Dans mon cursus d’école de commerce, j’étais en décalage. » Se sentant bien parmi les habitants du Village Emmaüs Lescar-Pau, il a choisi de mettre entre parenthèses ses études. « Ici, petit à petit, je me suis découvert. Je vois la vie différemment de celle imposée. » A la fin de l’été, son statut de jeune bénévole a évolué en celui de compagnon. Morgan se sent investi dans le projet du Village Emmaüs Lescar-Pau. Il participe à sa pérennisation. Mais, il ne s’y inscrit pas dans le temps. « Mon passage est une formation pour construire mon avenir et mes propres projets. Ici, c’est une école. Bien plus efficace que de nombreuses autres, ne serait-ce que par le réapprentissage des valeurs de base essentielles pour sortir de l’individualisme. »
Compagnon depuis 17 septembre 2013
Julius
33 ans de Slovaquie
Depuis 3 ans, cet « amoureux de la langue française » revient chaque été dans le cadre du Chantier Solidaire. « Dès la fin de l’été 2011, j’étais sûr de revenir ! », confit-il. Mais cette année, il a bousculé la donne. Sans attaches fortes, il a quitté sa famille et ses amis, son travail d’aide soignant pour rejoindre le Village Emmaüs Lescar-Pau car il n’a jamais rencontré une telle expérience dans son pays. Il sort de sa timidité pour se définir comme un « solitaire ». Curieux de tout, il suit de près de nombreuses réunions ou soirées dans une attitude de découverte, comme les temps d’échange avec les Boliviens. Julius ne se projette pas, il ne sait pas où il va… Néanmoins, même s’il aime la solitude, il apprécie d’être avec les autres. « Ici, on respecte l’intimité de la personne. Comme on a tous besoin de vivre en société, dans le cadre de l’activité ou des temps d’échange proposés, je peux allier la solitude tout en étant en communication avec les autres ! »
Compagnon depuis le 1er septembre 2013